La pyrogazéification est l’un des 3 procédés qui permet la production de biométhane, une énergie renouvelable non fossile. Elle consiste à chauffer les déchets à plus de 100 degrés, dans un environnement pauvre en oxygène. Complémentaire avec les autres énergies renouvelables, la pyrogazéification participe à la transition écologique. Dans cet article, on vous en dit plus sur ce procédé et son intérêt.
Qu’est-ce que la pyrogazéification ?
La pyrogazéification est un processus thermochimique qui consiste à chauffer les déchets à très haute température (entre 400 et 1500 C° ), en présence d’une faible quantité d’oxygène, dans le but de produire du biogaz. Ce procédé utilise des biomasses et des déchets résiduels variés : résidus de bois, sous-produits agricoles secs, boues séchées… Autrement dit, la pyrogazéification permet de valoriser des déchets résiduels secs souvent destinés à l’incinération ou l’enfouissement. A la fin du processus, tous les déchets sont transformés en gaz, à l’exception d’un résidu solide.
L’énergie générée par ce processus est directement stockable et injectable via les réseaux existants.
La pyrogazéification : comment ça marche ?
La pyrogazéification se déroule en deux étapes : la pyrolyse et la gazéification.
La pyrolyse
Il s’agit d’un procédé de décomposition thermique des déchets de la biomasse sèche, à des températures très élevées, entre 400 et 1500 degrés, en présence d’une très faible quantité d’oxygène. La pyrolyse permet d’obtenir 3 étapes différentes :
- Une phase solide : des résidus solides appelés « coke » ou « char » ;
- Une phase liquide : une huile ou un mélange d’hydrocarbures ;
- Une phase gazeuse combustible dite gaz de synthèse ou syngaz.
A la fin de la pyrolyse, la quantité de liquide, de solide et de gaz va dépendre de plusieurs éléments : la composition de base des déchets, la température de combustion, la durée de la pyrolyse ou encore la pression de fonctionnement.
La gazéification
La gazéification est le processus de transformation de la partie carbonée solide et de la partie liquide en gaz de synthèse. Cette étape consiste à chauffer les déchets secs à des températures comprises entre 900 et 1300°C, toujours en présence d’une faible quantité d’oxygène. La composition du syngaz va dépendre de la nature de la ressource entrante et des conditions de réalisation. A la fin de ce procédé, l’ensemble des déchets est transformé en gaz, directement injectable dans le réseau gazier, excepté un petit résidu minéral et une quantité minime de carbone non transformée.
La pyrogazéification est donc l’alliance d’une étape de pyrolyse suivi d’une étape de gazéification.
Quels sont les avantages de la pyzogazéification ?
- Elle permet de valoriser les déchets résiduels secs et les ressources non recyclables : c’est une réponse aux problématiques du traitement de certains déchets dans les territoires et une alternative aux actions coûteuses que sont l’incinération et l’enfouissement des déchets.
- Il s’agit d’une énergie renouvelable propre, locale, stockable et directement injectable : le gaz de synthèse est injectable directement dans les réseaux gaziers et peut être utilisé pour des usages domestiques, industriels ou de mobilité. Comme cette énergie est facilement stockable, son utilisation s’adapte aux différentes besoin tout au long de l’année.
- Le gaz produit par la pyzogazéification présente un bilan environnemental favorable : réduction des polluants et une quasi neutralité carbone.
- Elle permet de mettre en place une économie circulaire locale : tout l’enjeu est de faire un traitement local des déchets produits localement. Grâce à la gazéification, des emplois non délocalisables sont créés.
Quelles perspectives pour la pyzogazéification ?
La pyrogazéification, qui correspond à la production de biométhane de 2e génération, est un processus encore en plein essor. Son développement industriel devrait prendre encore quelques années, mais il participe à la transition énergétique menée par la filière gazière. De nombreux acteurs du traitement des déchets, des collectivités locales ou encore des industriels se sont engagés pour initier des projets autour de la pyrogazéification.
A l’horizon 2030, le projet est que la pyrogazéification représente 6 TWh de gaz injecté par an en France. Cela permettrait de valoriser 3 millions de tonnes de déchets par an et de réduire les émissions de CO2 de 1 million de tonne par an.
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