La France au 5ème rang mondial en matière d’énergies propres… et un potentiel considérable.
Dans le top 5 des pays aux énergies les plus propres après la Suisse, la Norvège, la Suède et le Danemark selon le rapport 2017 du World Economic Forum. La France elle, n’atteindra malheureusement pas son objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020 (signature paquet Énergie Climat).
La Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte de juillet 2015, plus ambitieuse, permettra-t-elle au pays de porter en 2030 la part de ses énergies renouvelables à 32% de la consommation finale brute d’énergie (soit 40% de la consommation électrique totale) ? S’il est encore trop tôt pour le savoir, de nombreux spécialistes restent confiants car les efforts dans ce domaine sont réels.
En attendant le verdict, les initiatives en matière de production d’électricité ou de chaleur mais aussi de stockage des EnR se multiplient en effet en France avec un essor remarquable constant des filières ‘éolienne’ et ‘énergie solaire’. L’hydraulique renouvelable pour sa part, constitue plus de 70% de la production brute totale d’électricité.
A côté des énergies renouvelables les plus développées (hydraulique, éolien, solaire, biogaz, biomasse solide…), les secteurs de la géothermie, du solaire thermodynamique ou encore des énergies marines sont promis à un bel avenir car largement sous-exploités en France. Espérons que les décideurs sauront tirer profit de ce potentiel. A eux de remplacer à terme notre réseau nucléaire de production d’électricité qui représente environ 80% de la production totale d’électricité. Pour info et comparaison, la Norvège, c’est 98% de production hydroélectrique renouvelable et la Suède, plus de 50% !
Production d’électricité renouvelable : la géothermie profonde
Le potentiel de la géothermie est considérable en France. L’énergie géothermique profonde permettrait de produire 110 000 mégawatts, ce qui représente la puissance actuelle du parc français ! A basse température, elle est utilisée pour le chauffage et à haute température pour la production d’électricité.
Le principe de la géothermie profonde : contrairement à la géothermie très basse (température inférieure à 30°C), basse et moyenne énergie (température comprise entre 30 et 150°C), la géothermie haute énergie ou géothermie profonde (température comprise entre 150 et 350°C) permet directement la production d’électricité selon plusieurs méthodes :
- Par l’exploitation de réservoirs où l’eau géothermale est en abondance ;
- Par injection de vapeur dans une turbine haute ou haute et basse pression (généralement sur les zones de volcanisme récent) ;
- Par l’exploitation de la condensation puis de la détente du fluide secondaire ;
- par l’exploitation de milieux de grande profondeur (plus de 1000 m) à forte perméabilité ;
La France et l’énergie géothermie
Pionnière dans cette technologie (EGS) basée sur l’exploitation de milieux fracturés à chaleur élevée (entre 200 et 300°C), la France compte plusieurs zones volcaniques ou tectoniquement actives exploitables pour la géothermie profonde : DOM-TOM (Guadeloupe, Martinique, Réunion) mais aussi le bassin rhénan, la vallée du Rhône ou encore la vallée de la Limagne.
1er site au monde selon la méthode EGS (Enhanced Geothermal System), la centrale pilote de Soultz-Sous-Forêts en Alsace permet d’affiner les méthodes de géothermie profonde notamment en termes de profondeur de forage, de masse volumique de l’eau thermale, de caractéristiques hydrodynamiques du réservoir ou encore de stimulation hydraulique… Aujourd’hui elle produit 2,1 Mwe d’électricité brute, soit 1.5 MW de production nette sur le réseau électrique.
Les grands projets géothermie
Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), organisme public de référence dans le domaine de la géothermie créé en 1959, a joué un rôle majeur dans le projet de Soultz-sous-Forêts. Ce site expérimental a des retombées considérables dans la problématique énergétique mondiale et les projets de géothermie profonde actuellement en cours en France : Projet Reflet et Temperer du groupement d’intérêt scientifique Géogénergies, Puy-de-Dôme et Bas-Rhin ; projet de Reischstett, Strasbourg : 1ère station de géothermie profonde en milieu urbain, dans une ville fer-de-lance d’une Europe plus verte ; pionnière en matière d’EnR, la capitale européenne compte déjà 3 centrales de biomasse dans la ville, 3 sites de géothermie et 50 000 m² de panneaux solaires ; contrairement à la France, il est probable que Strasbourg dépasse la barre symbolique des 20% d’énergies renouvelables en 2020…
Le potentiel de la géothermie basse et très basse énergie avec PAC est également très important en France pour le chauffage des maisons individuelles. S’il s’agit d’équipements plus onéreux à l’achat, la rentabilité est vite au rendez-vous et l’entretien plus limité. On parle de 75% d’économie/an par rapport au chauffage électrique et de 50% par rapport au gaz et au fuel.