Le 29 août a lieu la journée mondiale contre les essais nucléaires. Cette journée a été mise en place par l’Assemblée Générale le 2 décembre 2009 et inaugurée en 2010. Le 26 septembre 2014, l’Assemblée Générale ajoute au calendrier la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires. Cette seconde journée confirme la poursuite de l’objectif d’élimination totale des armes nucléaires. Depuis le 16 juillet 1945, date du premier essai nucléaire, des milliers ont été réalisés. Mais on connaît à présent les terribles conséquences du nucléaire et ces deux journées sont là pour nous les rappeler. Cela sera l’occasion pour nous également de faire le point sur les essais nucléaires français plus spécifiquement.
Deux Journées Internationales contre le nucléaire
Le désarmement nucléaire et l’élimination totale des armes nucléaires sont une nécessité au regard des conséquences possibles de leur utilisation. Même si ce constat semble évident, ce n’est pas une mais deux journées internationales qui sont consacrées à la lutte contre les essais nucléaires.
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Le 29 août et le 26 septembre, différents évènements sont organisés dont le but est d’informer et sensibiliser le public aux dangers du nucléaire. Chacun peut donc assister à des colloques ou des conférences et visiter des expositions en rapport avec le thème. Les médias adaptent leurs programmes en diffusant de nombreux reportages sur le sujet du nucléaire, sa découverte, son évolution, ses méfaits, les conséquences des essais sur les populations. Ces deux journées sont l’occasion de faire progresser la cause de l’interdiction des essais nucléaires.
L’instauration de ces deux journées a également permis un certain nombre d’avancées gouvernementales par le biais d’efforts internationaux concomitants. La société civile prend également part à la lutte contre les essais nucléaires en se regroupant dans diverses associations. Enfin, par le biais du travail de nombreuses ONG, la pression est mise sur les gouvernements qui n’ont pas encore ratifié le TICE.
Lutte contre les essais nucléaires : depuis quand ?
Dans les années 50 ont eu lieu les premières actions de sensibilisation aux effets nocifs du nucléaire. Des médecins ont commencé à interpeller les autorités sur les conséquences des essais nucléaires français ou non, atmosphériques. La présence de radio-isotopes avait été mise en évidence dans les dents des enfants. La première pierre de la lutte contre les essais nucléaires était posée. En effet, cette campagne a contribué à la conclusion d’un premier traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, qui interdit les essais nucléaires sous-marins et atmosphériques, ainsi que les essais dans l’espace. Ce traité n’interdit cependant pas les essais souterrains.
Dans les années 80, la France est montrée du doigt pour ses essais nucléaires français à Mururoa, dans le Pacifique. Aux Etats-Unis, d’importantes manifestations ont lieu sur le site d’essais nucléaires du Nevada aux États-Unis. Pendant cette même période naissait au Kazakhstan le Mouvement antinucléaire international Nevada-Semipalatinsk, Semipalatinsk étant le plus important site soviétique d’essais nucléaires.
Concernant les essais nucléaires français plus spécifiquement, les autorités y ont mis un terme en janvier 1996 :
La France est le seul État doté d’armes nucléaires à avoir fermé et démantelé son centre d’expérimentation nucléaire 1. Elle n’a plus, aujourd’hui, d’installations lui permettant d’effectuer des essais nucléaires.
Dès 1985, des ONG œuvrent en faveur du TNP, le Traité de Non Prolifération. Ce TNP constitue une introduction à l’élaboration du TICE. On passe donc de la non-prolifération à l’interdiction complète du nucléaire.
L’évolution des différents traités démontre une volonté de plus en plus présente de la part des États de parvenir à l’élimination totale des armes nucléaires.
La résolution 64/35
La République du Kazakhstan est à l’initiative d’une résolution, intitulée la résolution 64/35, destinée à interpeller le public et à le sensibiliser « aux effets des explosions expérimentales d’armes atomiques et autres explosions nucléaires et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires ». Le Kazakhstan a été rejoint par de nombreux auteurs et co-auteurs, désireux de commémorer la fermeture du polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk au Kazakhstan, le 29 août 1991.
Le TICE
Apparu en 1996, le TICE est le Traité d’Interdiction Complète des Essais n’est toujours pas appliqué.
Ce traité vise à freiner la course à l’armement nucléaire. Il instaure des normes et des procédures qui volontairement dissuasives à l’encontre des États qui remettraient en cause la dangerosité des armes nucléaires. L’objectif du TICE est de rassembler le plus de pays possible s’engageant pour l’arrêt du développement d’armes nucléaires.
A l’occasion des journées mondiales contre les essais nucléaires, un appel est renouvelé aux dirigeants des États qui n’ont pas encore ratifié le TICE, retardant sa mise en application.
A ce jour, 170 pays signataires du TICE travaillent à sa mise en application. Ils constituent un système international de surveillance qui couvre actuellement plus de 90 % des États Membres en leur assurant qu’aucun essai nucléaire n’échappera à leur vigilance en cas de violation de leurs engagements de non-prolifération des armes nucléaires et des essais qui y contribuent.
Assurer notre avenir commun
«Assurer notre avenir commun» est l’intitulé d’un programme de désarmement instauré le 24 mai 2018. Une action entièrement tournée vers l’information et la sensibilisation des populations sur l’impact désastreux du nucléaire sur toute forme de vie sur Terre.
La journée internationale du 29 août contre les essais nucléaires et la journée mondiale du 26 septembre pour l’élimination totale des armes nucléaires sont également destinées à faire pression sur les Nations qui tardent à ratifier le TICE.
L’élimination totale des armes nucléaires semble en effet être le seul moyen d’écarter toute menace de guerre ou de terrorisme nucléaire. Pour y parvenir, des efforts internationaux sont indispensables. Mais en attendant ce jour, l’arrêt des essais nucléaires apparaît comme l’une des façons les plus radicales de se rapprocher de l’objectif d’un monde sans armes nucléaires.
Cependant, face à des États encore désireux d’acquérir l’armement nucléaire, l’application du TICE se fait attendre. Gageons que l’information et la sensibilisation mises en œuvre lors des journées mondiales contre les essais nucléaires soient assez efficaces pour parvenir à convaincre les dirigeants les plus réticents. Le pouvoir de destruction représenté par l’armement nucléaire est démesuré. L’avenir d’un pays et sa puissance ne résident pas dans sa capacité d’anéantissement. Il est indispensable de persévérer dans la lutte à l’armement nucléaire, et les deux journées internationales du 29 août et du 26 septembre sont une occasion supplémentaire de le rappeler.